la nature guide
le passage, rivière
coule continuellement
racines, troncs, branches communicantes
creusé(es) dans la terre
mousse tapisse les bois
nourrissant le sol
et l'eau coule toujours
caressant les pierres
rives, rivages
fluidité, la vie partout
sur la terre entière
mélodies de l'humanité
fluide en toi
renaissance, renaît
au sens
pour te réinventer
de nouveaux passages
traverse les courants
écoute, inspire-toi, inspire
de nouvelles mélodies
mariant esprit et matière
une création essentielle
composée de nouvelles trames
tisse de nouvelles toiles
fluides, libres, vivantes
transparentes
douceur océane
décore la
vie de toutes les couleurs
sème tes potentiels
inouï(s)
renforçant
ton pilier intérieur
de grand hêtre centenaire
et tel un phare
dans la nuit
rayonne
de toute ta lumière
La nature est remplie de passages, du chemin qui nous guide aux ruisseaux qui défilent. Les petits ponts en bois, quelques pierres posées pour traverser stratégiquement les cours d'eau, la rivière qui coule continuellement... trous dans la terre, creux entre les racines ou dans les troncs des arbres, branches communicantes, tout comme les réseaux racinaires sous nos pieds... les traits laissés sur un champs d'herbe, l'allée formée par le talus...
On peut ressentir que cette nature est habitée, et pourtant, c'est rare de voir ces êtres vivant au creux des arbres, derrière ces trous creusés dans la terre. Ils sont cachés, peut-être même tétanisés, ne se montrant pas aux humains qui se promènent dans ces contrées. Des rongeurs, tels des petits mulots ou lapins ? Qui sont ces êtres qui se cachent au moindre bruit ou vibration, dans une peur qui prend à chaque fois le dessus ? Des êtres fantastiques issus de mondes imaginaires ?
La mousse tapisse les bois qui nourrissent la terre, de nombreux insectes vivent dedans, derrière les toiles tissées par de minuscules araignées... un infiniment petit qui en dit tant sur la nature humaine, ce qui se joue aussi à d'autres échelles. La peur, oui, la peur lorsqu’une poignée d'histoires nous racontent le besoin de se protéger, ou lorsque d'autres êtres ont pris le dessus, par négligence, inconscience, ou simplement pour se nourrir. Une poignée d'histoires de souffrance, de manipulation, de survie... avec les croyances et émotions qui concordent.
L'eau de la rivière coule toujours, caressant pierres et rives, emportant ce que l'on y dépose, en toute fluidité, apportant la vie partout, sur la terre entière. L'eau raconte les mélodies de l'humanité, par où elle passe, elle porte ses mémoires, les réveille, les emporte, les transmet...
Est-ce fluide en toi ? Y a-t-il encore des émotions ?
La nature nous enseigne, continuellement, sans attaches. La mort fait partie de la vie, elle est essentielle pour renaître. Vivre dans le monde de la mort n'est pas simple, mais s'il y a mort il y a aussi renaissance, transformation, possibilité de passer par différents chemins, se réinventer et cheminer, franchir de nouveaux passages.
Comme l'eau, je traverse les courants, j'écoute, j'inspire, je m'inspire, je me laisse jouer de nouvelles mélodies. Mariant esprit et matière, la Création compose de nouvelles trames, tisse de nouvelles toiles. Fluides, transparentes, libres et vivantes, pour inspirer d'autres réalités.
Comme le grand hêtre, renforçons nos piliers intérieurs, décorons la vie de toutes nos couleurs, semons des potentiels inouïs. Laissant nos faines, tel un phare dans la nuit, rayonner de toute leur lumière.
Le Recueil Tissé, malicieux et nomade, par les ateliers de la Plume de Paon, 2023